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    L'art de la dissimulation

     

    Diplômé de l'Académie des Beaux-Arts du Shandong, Liu Bolin a eu en premier lieu une formation de sculpteur. Pour Liu Bolin disparaître c'est protester. Une protestation autant silencieuse que tenace. Le 16 novembre 2005, dans le cadre de la restructuration de la capitale en vue des Jeux Olympiques, les autorités chinoises ont procédé à la démolition et à l'expulsion des habitants du village de Suo Jiacun où se trouvait l'atelier de Liu Bolin. La série Hiding in the City s'ouvre avec l'autoportrait de l'artiste immobile, recouvert de peinture, se confondant avec les ruines de son atelier en signe de protestation silencieuse. La réalisation est parfaite, l'illusion est troublante: cette image marquera le début d'une nouvelle démarche artistique.

    “J'ai décidé de me fondre dans l'environnement. Certains diront que je disparais dans le paysage; je dirais pour ma part que c'est l'environnement qui s'empare de moi”.

    Dans l'œuvre de Liu Bolin, la silhouette humaine à peine visible, aux yeux fermés, représente une individualité totalement isolée.

    Posant parfois pendant des heures devant un mur, un paysage ou un monument, Liu Bolin arrive à se fondre complètement dans le décor sans aucune manipulation digitale, grâce à l'aide des ses peintre-assistants. À la fin du processus de camouflage, la photographie fige la performance créant une image apparemment ludique mais riche en réalité d'un message plus profond. C'est pourquoi ses étonnantes photo-performances se déroulent toujours dans un lieu porteur d'une forte charge symbolique. Ainsi sa célèbre image d'un rayon de supermarché rempli de canettes de boissons importées, dénonce un consumérisme à outrance (Hide in the City 93) ou encore sa disparition à travers les briques de la Grande Muraille (Hide in the City 91) témoigne de l'histoire millénaire de la Chine.

     

     

    * Galerie Paris - Beijing 

     

     


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    En 2006, Edge.org questionna à une centaine d'intellectuels sur les idées les plus dangereuses de notre temps. Harm Harari craignait que la démocratie puise disparaître; Steven Pinker qu'ils puisent exister des groupes d'individus au talent génétique volontairement différencié et, John Horgan la disparition des âmes. Mais sans doute la plus dangereuse de toutes ces idées fut celle exprimée par Isaiah Berlin dans son célèbre " message au XXI siècle". Pour Berlin, les horreurs du tout dernier siècle ne furent le produit de la cruauté, la peur ou la haine tribale.

    Ils furent le résultat d'une idée : croire qu'il existait une société parfaite tout près de nous. Si nous sommes vraiment convaincus qu'il existe une solution à tous les problèmes humains,  de notre capacité à concevoir une société idéale que nous pouvons atteindre si nous faisons le nécessaire, alors, tous ceux qui pensent comme moi, doivent croire  que aucun prix ne sera jamais assez haut pour ouvrir les portes d'un tel paradis. Cette logique est celle qui permet tous ces crimes terribles au nom  de l'ordre, l'égalité ou la justice.

    Tous ceux qui s'opposeront à cette logique, seront persuadés avec des lois; à la rigueur par la force et, en dernier recours,  la terreur ou la barbarie. "Mark Twain l'avait bien dit :  Ce n'est pas ce que tu sais qui te posera des problèmes. Sinon toutes tes certitudes qui s'avèreront  fausses".  

    Ce qui est vrai, c'est qu'une société idéale et unique n'est pas à porté de main. Cette utopie n'existe pas et, cela même si l'affirmer peut paraître surprenant et inquiétant. Elle n'existe pas d'abord, parce que nous ne voulons pas tous la même chose. Certains ont besoin de sécurité pour se sentir "heureux" ; d'autres ont besoin d'émotions pour se sentir vivants. Même si nous serions tous des clones, cette société idyllique n'existerai pas. 

    Elle ne pourrai pas exister à cause d'une raison profonde: il paraît impossible d'obtenir tout ce que nous désirons pleinement pour tous en même temps. Il existent des valeurs universels " comme la liberté, l'égalité ou la justice" qui se contredisent entre eux. La liberté totale n'est pas compatible avec la sécurité. La justice s'oppose par fois à la pitié et, l'autonomie individuelle à la cohésion du groupe. Nous ne pouvons pas être spontanés et organisés en même temps, malgré que ces deux concepts nous paraissent des vertus.

    Nos démocraties actuelles sont des jeux d'équilibres. Donner un certain ordre en échange d'une certaine liberté, une certaine sécurité en échange de certaines émotions.

    "Elles nous apprennent la tolérance". 

     

    Kiko Llaneras

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    toutes les petites filles chantent à Melody Spring

    tous les petits garçons dansent à Melody Spring

    et toutes les grands  mères tricotent les grands  pères fument

    leurs pipes d'écume de mer à Melody Spring

    sauf Chester Carmichael

    mort pendant l'automne de 1962

     

    entre les qualités que Chester Carmichael possédait

    il y avait une dynamique de la pénétration organique et morale

    une physiologie de la continuité du corps

    une étique de la sensibilité nerveuse

     

    mais la chose suivante fut bien connue de tous:

    toute la biologie attachée par Chester Carmichael

    crépita libre quand il mourut

    paisible comme le soleil

     

     

     

    Les poèmes de Sidney West / Juan Gelman

       

     

     


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