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    Quand le soleil se cache et la température devient plus agréable, Sainte Hélène se réveille. Je connais tout le monde et tout le monde me connais. Parfois on m'appelle "spanish boy" et d'autres Julio. Je découvre dans leurs voix des sentiments simples, et parfois une tendresse instinctive, sensuelle.

    Les filles sont joyeuses, sans secrets ni mystères; nobles entre elles. Affamées d'amour et de tendresse, sensibles. Avec leurs étranges logiques de femmes.

    Dans cette petite île éloignée de toute terre habitée, il y a très peu d'hommes et, ceci est une situation difficile à vivre dans un climat tropicale. 

    "Hello sweet", "darling", "love", accompagnés d'une légère caresse, un regard insistant, gardant un peu plus longtemps ma main entre leurs mains, sont des expériences de chaque instant de la journée, aussi bien dans la rue que à l'entrée d'un commerce.

    Les femmes sont nombreuses à surgir de toutes parts, jolies, bronzées, chaleureuses, timides, mais prêtes à tout moment à sourire et, si possible, à offrir leur amour. 

    Sainte Hélène vit la nuit, respire la nuit, aime la nuit et, autant que possible, le jour aussi.

     

    Empathie et humanisme 9

     

    Plsfffsss...

    L'eau est fraiche, très fraîche. Je plonge depuis la cabine de mon bateau et je traverse cette délicieuse fraicheur avec mes mains ouvertes, les yeux fermés, le corps cintré et les pieds unis et tendus.

    Je nage vite, me laissant caresser par l'eau. M'arrête un instant secouant les cheveux et l'eau de mon visage, regardant derrière moi. Mon bateau est un petit voilier abandonné, flottant au beau milieu de l'océan. J'ai l'impression que la silhouette de ce petit point blanc se reflète tremblante dans le ciel.

    Je suis un étranger et je me promène avec les privilèges d'un vagabond anonyme. Je suis Julio Villar et, avec mes vingt et huit ans je suis bien dans ma peau. Mon présent souri à ma vie et tous deux sont d'accord et heureux sous la coupole de toutes mes dignités.  

     

     

    Julio Villar / Cahiers d'un navigant solitaire

     

     

     

     

     


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    Le message de l'État Islamique et la mort

     

    La force se trouve dans leur message et en ce moment elle paraît indestructible. pendant que la police française , cherche à reconstruire les mouvements de l'auteur précédant l'attentat à Nice et, la moitié du monde est émue par cette tragédie, dans les webs et réseaux sociaux yihadistes se félicitent de cet évènement.

    Peu importe si le chauffeur du camion était tunisien, français, algérien ou un mélange de tous, ou qu'il aie été ou non en Syrie ou Iraq ou que ses contacts avec l'El soient intenses ou nuls. Tout ceci est sans importance pour eux. Pour les yihadistes cet acte sera une victoire de plus, d'un soldat du califat sur les Croisés infidèles, comme ils appellent à Raqqa à tous les chrétiens et juifs.

    L'État Islamique a un puissant réseau de propagande idéologique qui a réussi a construire un message solide et de rapide compréhension pour celui qui est susceptible d'être séduit par la vision du monde qu'il offre. Il est puissant, clair et accessible à tous aux quatre coins du monde, grâce à Internet, où nous pouvons trouver tout l'éventail de leur idéologie parfaitement édités dans leurs vidéos et leurs magazines comme Dabiq ou Dar Al Islam. Des publications qui ont comme élément commun, autre qu'une interprétation partisane du Coran et de l'Islam, une exaltation de la violence comme moteur nécessaire à la Histoire. 

    Dans ces revues, la France occupe une cible prépondérante, car elle a déjà été en couverture, trois des quatorze de Dar Al Islam et grande quantité de reportages à la gloire des terroristes qui ont agi en territoire français. Pour tous ceux qui ne les ont jamais lues, c'est le monde à l'envers. Les héros sont les assassins et les victimes et tous ceux qui compatissons avec elles, sont des mécréants que Allah enverra en enfer. Ceci n'est une phrase rhétorique, c'est une affirmation qui se trouve en bas des photos qui accompagnent les reportages dédiés à l'attentat à Charlie Hebdo. 

    Dans ces publications et vidéos sont exaltés sans pudeur une guerre globale déclarée par l'État Islamique comme un acte fondamentale pour atteindre le chemin qui conduirai au Califat Universel; tout ceci dans un monde unique régi uniquement par la Sharia, la loi de Dieu révélée au Prophète. Les musulmans "à moitié convaincus", apparaissent comme des apostâtes ou infidèles. De fait, ils sont considérés égaux ou bien pire encore que "les Croisés" , ce qui explique la plus grande quantité de sang versée par les musulmans. C'est une évidence que nous ne devons pas oublier : dans cette guerre asymétrique, les morts sont en majeur partie des musulmans.

    Asymétrique par ces deux fronts. L'un visible, où les combats sont conventionnels, et l'autre front moins évident... dans nos rues. Hier à Nice, le chauffeur du camion ne s'est certainement pas demandé si parmi les personnes qu'il renversait, se trouvaient des musulmans. Question inutile; leur présence aurait été considérée par l'El comme des ennemis de l'Islam, par le simple fait de participer à un acte publique, ludique, festif et païen, représentatif des valeurs  qui s'interposent au chemin vers le Califat.

    Si, surmontant un instant l'horreur du crime, réfléchissons sur la très puissante idée qui pousse à tuer, nous pouvons conclure que nous sommes face à un phénomène totalitaire  qui difficilement disparaîtra, car rien de tout ce qui reste sur Internet est perdu. Le conclusion est évidente: une partie fondamentale de ce combat réside dans les idées. Les valeurs civiques et démocratiques doivent être partagés avec sincérité, force et rigueur intellectuel, pour qu'ils puissent combattre avantageusement le message très élaboré du Califat. Une idéologie aussi élaborée, qui amène au philosophe français Philippe Joseph Salazar, à affirmer, qu'elle restera aussi longtemps que le réseau des réseaux et, qu'elle a en plus la particularité de produire une rhétorique qui converti les armes en paroles et les paroles en armes.  

     

     

    EDUARDO MARTIN DE POZUELO

    LA VANGUARDIA  15/07/2016

     


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