• Empathie et humanisme 10

     

     

    Empathie et humanisme 10

     

     

    La vie semble avoir d'autres dimensions plus humaines quand je suis entre ces gens; dans leurs îles perdues et oubliées de la civilisation. Je me sens loin, très loin de tout ce que je connais. Planteurs, missionnaires, marins, trafiquants, éleveurs de bétail et colons, forment une gallérie de personnages  extraordinaires et anonymes, parmi lesquels les vieux vocables amour, dignité, instincts, ont toujours la valeur et leur signification ancestrale.

    Capables de déplacer des montagnes, contenir l'avancé de la forêt, fertiliser les sables sèches ou le corail stérile, ces hommes ignorés de tous gagnent lentement tout ce qu'ils possèdent. Chaque jour justifie une nuit. Chaque repas un travail. Et toute saoulerie une joie ou une tristesse.

    Comme des clochards de notre époque, je les croise ici et là, au long de mon chemin. Il y a quelque chose de bien particulier dans l'atmosphère de tous les instants, une sensation à vieux temps qui glisse et se recompose avec harmonie, construisant les mois et les années.

     

     

    Julio Villar/ cahier d'un navigant solitaire


  • Commentaires

    1
    Mercredi 17 Mai 2017 à 05:27

    Ici est décrite une dimension qui a beaucoup diminué dans notre Occident matérialiste : l'entraide désintéressée, l'empathie durable, la solidarité naturelle. J'ai déjà entendu dire que dans les pays pauvres, certains en arrivent sans problème à donner au visiteur, même le touriste occidental pourtant pas en manque de quoi que ce soit, une part de sa nourriture ou le peu d'eau qui lui reste. Ca fait réfléchir... J'y pense souvent d'ailleurs. Et du coup, ça me met en colère quand je vois quelques-uns refuser de partager avec les autres même un 10è de leur fortune qui réglerait en une journée le déficit national et la situation matérielle de beaucoup simultanément. C'est Mme Pinçon-Charlot, la sociologue spécialiste des ultra-riches qui l'a dit. Ce contraste n'est même plus choquant : il est indécent... 

      • Mercredi 17 Mai 2017 à 16:10

        Bonjour Pierre Laurent,

        Merci pour ton commentaire. Lissant tes articles, je crois bien comprendre les sujet qui capte particulièrement ton attention, jusqu'au point peut être d'y être le fil conducteur de tes réflexions intimes. Celui de la intégrité, le respect envers les autres et envers soi même. Villar découvre dans une petite île du Pacifique une micro société, semblable à la notre, mais dans laquelle, la première ambition est toujours restée immuable: la solidarité, la reconnaissance et le respect de l'autre ; la fierté et la gratitude de celle qu'on reçoit. Peut être ceci n'est possible que dans les îles lointaines et oubliées?. Chez nous la générosité ne manque pas, mais elle ne parvient pas à équilibrer toute la violence de notre ambition sans mesure. Sans doute nous sommes nombreux à porter une blessure, active, pacifique et triste. Merci Pierre Laurent

         

        Amicalement

        Angel

    2
    Vendredi 19 Mai 2017 à 10:46

    Bonjour Angel,

    Merci pour le partage de ce texte qui nous ramène à l'essentiel : le cœur de l'homme. 

    Ce que j'apprécie particulièrement chez cet auteur, Julio Villar, c'est la manière dont il nous décrit le fond de sa pensée, laquelle est basée sur une belle éthique humaniste, elle-même étayée par ses expériences et rencontres diverses.

    À travers ses textes, il reste factuel, tout en saupoudrant, ici ou là,  quelques pensées invitant à la réflexion à propos de nos propres modes de comportements occidentaux, mais sans jugement ni animosité. Il n'essaie même pas de nous faire réfléchir (du moins je crois). Il exprime seulement son propre ressenti. Et c'est justement parce qu'il ne cherche pas à nous influencer, qu'il parvient à nous faire réfléchir. 

    La force de conviction du vécu personnel :).

    Bonne journée, Angel.

    Bien amicalement,

    Martine

      • Vendredi 19 Mai 2017 à 17:10

        Bonjour Martine,

        Je partage totalement votre commentaire. Moi aussi, je trouve Villar particulièrement touchant para la simplicité de son écriture, apparente certainement, car elle parvient à sublimer nos émotions en le lissant. Villar est un poète qui s'ignore. Sa quête, son aspiration, cohabiter en harmonie avec "tout le vivant" dans sa planète.

         

        Amicalement

        Angel

      • Vendredi 19 Mai 2017 à 23:16

        C'est tout à fait ça ! Je trouve aussi que c'est un poète dans l'âme. Toute sa prose est poésie :).

        Bonne soirée !

        Amicalement,

        Martine

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