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    Les années borderline

    Un homme de 70 ans, fume dans sa chambre détruite dans le quartier de al-Shaar, à Alep en Syrie

    photo Joseph Eid - AFP -

     

    Une grande partie des inégalités ne sont pas dues à notre capacité de travail ni à nos efforts. Les différents faits qui expliquent notre situation personnelle ou sociale, ne se trouvent pas toujours dans nos familles, notre lieu de naissance ou, si accidentellement nous vivons dans un pays dévasté  par la tragédie.

    Une grande partie des réusites dans notre vie seront le résultat d'une loterie génétique et sociale. Pour cette raison, des nombreuses inégalités sont injustes. Elles ne sont pas toujours le résultat directe d'un système méritocratique, sinon la perpétuation d'avantges et inconvénients systémiques.

    De toute façon et, même en étant d'accord, comment pouvons nous corriger ces inégalités? ; pouvons nous agir pour une société plus juste? ; que se passe t'il quand l'égalité entre en conflit avec la liberté?.

    Le philosophe nord américain John Rawls (1921-2002) exposa dans son livre "Une théorie de la justice", une méthode pour nous aider à répondre à certaines de ces questions. Son texte, publié en  1971, créa les bases de la social-démocratie contemporaine. 

    D'après Rawls la société se devrait d'offrir une coopération sociale juste dans le long terme et, d'une génération envers la suivante. Mais il reste conscient en même temps de que, cet accord publique n'existe pas. Pour l'atteindre, il appelle à une idée classique : le contrat social, c'est à dire, l'accord tacite entre les citoyens et l'Etat.

    Hobbes, Locke et Rousseau utilisèrent ce concept pour expliquer le société tel qu'elle est. Par contre, Rawls le reprend pour argumenter la société, tel qu'elle devrais être.

    Quelques principes basiques proposés par Rawls:

    1. Le premier assure les libertés basiques égalitaires pour tous, comme la liberté d'expression et la religion.

    2. Egalité social et économique. Les inégalités seraient uniquement permissibles si celles ci, bénéficient aux plus défavorisés. Nommé par Rawls "principe de la différence". Pour savoir si une société est juste, il suffit de regarder la répartition de la richesse.

    Pour Rawls, les inégalités ne sont pas toujours négatives, car elles peuvent aussi promouvoir le développement de soi par le travail et l'intelligence. Cependant, ces inégalités doivent toujours finir par la protection des plus défavorisés.

    Le principe de la différence ne s'explique par le simple geste du prélèvement des impôts et sa redistribution postérieure. Il représente également "les biens primaires" ; c'est à dire, les libertés et droits des plus nécessiteux.

    Par exemple, pour les grands libéraux, tout accord effectué librement entre deux personnes est valide ; ceci pourrais aller de travailler à un prix inférieur à celui dicté par la loi, jusqu'à la vente d'un rein. Si la personne veut le faire, pourquoi lui en empêcher ?.

    Mais nous n'avons pas toujours le même pouvoir pour négocier un accord. Où se trouve la liberté de vendre un rein pour une personne en situation de misère extrême?. 

     

    Parmi les critiques plus importants de Rawls, on parlera de Nozick et "son Etat minime". Robert Nozick (1938-2002) "Anarchie, Etat et utopie" 1974. En opposition à Rawls, Nozick établit les bases du libéralisme moderne. Il se résume dans une courte phrase: Pour plus de justice social, il vaut mieux moins d'Etat.

    Tous deux philosophes ont beaucoup de points en commun : ils étaient nord américains et contemporains et, ils travaillaient dans le même département de Philosophie de l'Université de Harvard.

    Mais la philosophie de Nozick part d'un Etat qui détient seulement le monopole du pouvoir et la force et, garanti la protection et libertés des citoyens ; mais n'exerce aucune fonction distributrice de richesses. Si quelqu'un veut aider un autre dans le besoin est libre de le faire, mais ils n'est soumis à aucune obligation.

    Pour Nozick le terme "justice redistributrice" n'est pas adéquat. Selon lui, la richesse ne se trouve pas là de façon spontané. Il faut d'abord la créer. En conséquence ce qui est vraiment important c'est de savoir comment ces personnes "ont obtenu" leurs biens. S'il y a un accord libre, les résultat il est d'emblé  juste.

    Nozick justifie aussi la possibilité de certaines inégalités. Cependant si la richesse d'une famille proviendrai de la vente d'esclaves, on douterai de sa légalité. Dans ce cas Nozick approuve l'intervention de l'Etat.

     

    Verne & El País

     

     

     


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    Ingenierie du vivant

     

    hughletheren 

     

    I

     

    Hiéronyme dit que Thalès mesura les pyramides d'après leur ombre, ayant observé le temps où notre propre ombre égale notre hauteur. Ainsi naquit l'homothétie, homonyme du mimétisme lors qu'il se tourne vers les choses. Jamais ne nous approchâmes tant de nos origines puisque, parmi les théorèmes primitifs, celui de Thalès sur la similitude des triangles passe par le premier conçu. Mais jamis non plus le corps mima aussi bien les choses de la Terre, ces pierres sous lesquelles, à nouveau, git un corps mort, en même temps qu'il mime celles du Ciel, puisque l'heure où les ombres sont égales se lit au cadran solaire.  

    Un outil, une machine simple, un moteur, un automate présentent d'abord une topographie, des parties disposées dans l'espace, d'une certaine manière et pour un tel usage. Pour que fonctionnent, en outre, ces organes et cet ensemble, ils reçoivent ou produisent de la force; celle d'un bras musclé sur la manivelle d'un treuil, celle du cheval de trait, de la vapeur, de l'électricité, du combustible liquide ou nucléaire. Fixe, leur topographie rend constante leur réponse à toute sollicitation extérieur, comme chez les animaux. Descartes a raison de les décrire comme des machines, à condition de limiter ces dernières à ce couple topologie-énergétique et les premiers au doublet anatomie-physiologie, forme et force qui déterminent la réaction d'usage ou d'instinct. Ici, le modèle mime l'organisme : la balance mime nos bras étendus parallèles au sol de chaque coté de notre corps vertical, pour la mesure du poids dans l'équilibre; le marteau est l'adjectivation extérieure de notre avant bras et notre main en poing qui tape un objet ou une surface ; la roue, la circonvallation additionnée de chacune de nos rotules, chevilles, poignés, coudes et genoux.  

    Or les ordinateurs, nouvelles machines, et le corps atteignent une commune nouveauté en introduisant un intermédiaire entre la forme-force et la fonction. Energie infime liée à la disposition des choses et des signes, l'information joue, au moins vaguement, le rôle de cette nouvelle instance intermédiaire. Pour un ordinateur, de plus, on appelle logiciel l'ensemble des informations propres à programmer la machine, c'est à dire, à changer son comportement, alors que la disposition matérielle de ses parties ne change pas. Le logiciel métamorphose le matériel comme le corps se métamorphose par ses gestes et mimiques. L'intermédiaire cherché comprend donc l'information, le logiciel et le programme. L'union de l'âme au corps ou de l'entendement au somatique est aussi claire et difficile que la relation du logiciel au matériel.

     

    Michel Serres / Variations sur le corps


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  • Empathie et humanisme 10

     

     

     

    Je pars. Je largue les amarres. La vie est à moi et je la prends par la main pour partir ensemble. Je laisse derrière moi toutes ces choses qui me déplaisent. Les choses absurdes. Les messieurs qui font des promesses avec des gestes paternels, les systèmes qui compliquent et hypothèquent les bonheurs de la vie. Et je prends le chemin que je dois prendre pour connaître la terre ; cette terre qui est la mienne.

     

    Nous partons main dans la main ; ma vie et moi, moi et ma vie, et ce que nous commençons là est un acte d'amour qui durera jusqu'à la mort. A cause de cela, notre démarche est quelque chose de beau, élégant, esthétique.

     

    J'avance. Parfois c'est moi qui ouvre le chemin très sûr de moi, et je choisis mes sentiers, et je regarde, cours, me repose, découvre, et je m' exalte devant tout ce qui  se trouve face à moi.

     

    Je suis parti, et je suis conscient de la responsabilité qui naît en moi en prenant la vie ainsi, seul, "mano a mano". Je pense que si un jour je dois payer pour mon courage, je le ferai. Et je n'y pense plus. Cela, maintenant, aujourd'hui, n'a plus d'importance. Le risque sera le prix de ma façon de vivre.

     

    J'irai me promener là où ils m'emporteront le vent et les étoiles. Rien n'est trop grand. Je peux tout faire. Tout aborder. Rien n'est trop petit. Tout vaut la peine d'être accompli. Je dois seulement me contenter d'être heureux.

     

    Le soleil sort. Il se réveille pour moi. C'est comme s'il se levait de son immense lit bleu, après une longue nuit d'amour. Je n'ai rien vu, mais j'aime ces nuits d'amour de la mer avec le soleil. Cet amour détendu, long , propre.

     

    Le soleil s'éloigne de l'horizon, et il se lève dans le ciel. Il y a des nuages que seulement on peut voir dans la mer.

     

    La vie a pris des formes agréables, pendant que mon bateau me porte, poussé par les alizés.

     

    Les nuits je peux dormir sans surveiller le trafic d'autres bateaux, et sans craindre de trouver  une terre sur mon chemin. Les nuits on est très bien assis à l'entrée de mon bateau, en regardant le ciel étoilé, écoutant les bruits de la mer. Dans ces moments là, j'aime prendre conscience de ma solitude. ~ Tu es seul, seul, seul ...

     

    Et la vie est plus simple, et je me sens très riche. Riche de choses qui ne peuvent être valorisées, ni achetées, ni vendues, ni mesurées.

     

    Avec ma solitude, et mon bateau en mouvement, et la pluie qu'un jour tombera, et cet apprêt que je traîne à ma poupe et sur lequel , à n'importe quel moment peut mordre une belle dorade, ou un thon, je me sens capable de choses formidables. Je pourrai naviguer jusqu'à la fin des mers, ou jusqu'à la mort. Je suis riche parce que je suis comme une planète en mouvement. Navigue, navigue, petit bateau, le monde est à nous

     

     

    Julio Villar est parti de Barcelone en avril de 1968. À bord de son bateau Mistral de 7m de long et de fabrication standard a parcouru environ 38000 milles marines (une fois et demie le tour du monde) pendant un périple de six années aux quatre coins de la planète, vécues lentement, tranquillement et par fois dramatiquement.

    Son récit, peu habituel, oscille entre une narrative simple et lyrique et, est devenu une référence incontournable pour tous les aventuriers en quête d'expériences  authentiques et amateurs de la nature.    

     


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    illustration/Ilustración :Angepynka

     

    Cela fait plus de quinze jours maintenant que je dois écrire et publier le texte qui accompagne cette illustration...mais j'ai un peu la flemme en ce moment (?). Quelqu'un voudrais l'écrire à ma place...?

     

    Merci / Gracias / Thank you

     

    Hace más de quince días ahora que tengo que escribir y publicar  el texto que acompaña ésta ilustración...pero no tengo ganas en este momento (?). Alguien querría hacerlo en mi lugar...?

     

     This is more than 15 days now that I have to write and publish the text accompanying this picture... but I'm a little lazy at the moment (?). Someone would like to write it in my place...?

     


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    " J'aimerais que tout le monde aie une mission dans la vie...

    et j'aimerais que cette mission prévoit quelque chose

    pour le bien des autres "

     

    David Cuartieles

     


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