•  

      

     

     

     

     

    Notre cerveau a un potentiel énorme pour ressentir le bonheur.

    Bonheur ?

     Le bonheur est lié à la capacité cérébrale. Frederick Travis et moi nous étudions depuis 40 ans, le rendement de personnes représentatives sur trois disciplines:  exécutifs de haut niveau, sportifs et musiciens.

    Et ?

      Ils possèdent une motivation naturelle qui les amène a chercher la signification des choses, l'expression d'eux mêmes et la paix intérieur. Pour ces personnes les motivations externes sont secondaires; ils ne cherchent pas l'argent, ni le pouvoir, ni la réussite sociale.  

    Nos études se basent sur ces paramètres: le sociale, en relation au travail choisi; les autres appartiennent à chacun d'entre nous et nous les mesurons par neuro technologie et chimie cérébrale et les ondes alfa.   

    Nous étudions spécialement: le raisonnement morale, la capacité créative, l'intelligence et le nombre d'expériences marquantes.

      Expériences marquantes ?

    Celles que nous ressentons comme des moments heureux et pleins que, souvent, nous percevons comme le résultat d'un rendement ou dévouement optimum.

    Et les ondes alfa ?

    Elles apparaissent quand nous sommes très détendus mais bien éveillés, ce qui produit une grande créativité avec un haut rendement. 

    Pendant nos test nous avons décelé deux groupes de personnes. Ceux qui produisent un haut rendement et, celles qui cherchent le control. Ces dernières mobilisent leurs neurones beaucoup plus vite, gaspillant ainsi une grande quantité d'énergie mentale.

    Nous avons découvert que les personnes à haut rendement possèdent bien plus de cohérence que celles qui cherchent le control, c'est à dire que la fréquence des ondes alfa , la connexion entre les différents points du cerveau et la réponse à la stimulation, est très supérieur, ainsi que leur mémoire et leur vocabulaire.

    Et le raisonnement morale ?

    Si tes valeurs moraux sont élevés, tu penses d'avantage aux autres quand tu fais tes choix. Les personnes de haut rendement cérébrale possèdent très souvent des forts valeurs moraux. Leur vie est souvent en adéquation avec leurs convictions intimes. Elles se trouvent en majeure harmonie avec les exigences de la vie.  

    C'est donc la faute à l'argent, l'ambition ?

    L'ambition démesurée nous amène à confondre la valeur et le prix. Concernant l'argent, le problème est ce que nous sommes prêts à faire pour l'obtenir.

    Pouvons nous agir sur nous mêmes pour nous améliorer ?

    Nos études montrent que les grandes personnalités on vécu un grand nombre d'expériences marquantes. En particulier les musiciens. C'est comme si l'intérieur de certains musiciens serait toujours en expansion. Ils doivent ressentir la totalité de l'orchestre et tout le publique à travers eux mêmes. Pour réussir cela ils développent une grande sensibilité, dont une grande partie va vers les autres et revient à eux pendant le jeu. C'est très enrichissant comme expérience. C'est très proche à un acte d'amour.

    Je suis envieux...

    C'est à la porté de tous. Il y a trois facteurs déterminants: le développement pensée-cerveau, le talent, et la pratique, mais celle ci ne représente que 20% .

    Et l'éducation ?

    D'après un méta étude sur des millions de personnes, l'éducation est un facteur de faible importance et, l'âge irrelevante. Nous venons tous au monde avec le talent de pouvoir développer la relation pensée-cerveau. 

     

     

    Harald Harung est norvégien et docteur en philosophie à l'université d'Oslo.

    Ima Sanchís/ La Vanguardia

     

     


    votre commentaire
  •  

    Che ou l'art des modèles

     Lorraine / Serenity

     

     

    Ingénierie du vivant  II

     

     

    Che est un mot aussi plurivoque que notre "énergie". Il désigne une configuration dynamique relevant aussi bien de la nature que de l'art de la calligraphie, de la composition poétique, du gouvernement et de la guerre. L'utilisation de ce mot contredit pour la pensée chinoise toute possibilité d'opposer phusis et technè, spontanéité et manipulation, soumission et action, conformisme et efficacité et ce, qu'il s'agisse du gouvernement des humains ou du grand dispositif cosmique. En effet, che implique aussi bien la disposition des choses, des personnages d'une intrigue, des rapports de force politiques ou militaires.

    L'art du che méprise la violence non parce qu'elle irait à l'encontre d'un idéal moral, mais parce qu'elle n'est pas efficace ; car elle signe l'échec puis qu'elle s'oppose à la propension des choses au lieu de confirmer leur orientation.

    Les Chinois auraient sans doute immédiatement compris cet énoncé de Kauffman: "L'évolution n'est pas seulement le hasard saisi en plein vol. Elle n'est pas seulement un bricolage de situations factuelles. Elle est ordre émergent, respecté et amélioré par la sélection". 

    L'évolution darwinienne requiert l'existence préalable des vivants. L'ensemble des raisonnements qu'elle met en place la présuppose. Elle fait donc le pari que l'évolution biologique n'a pas besoin, pour poser son propre problème, qu'une solution soit apportée à la question de l'origine de la vie.

     

     

    Isabelle Stengers / La vie et l'artifice: visages de l'émergence

     

    * Che : Stengers fait bien référence au terme che (ne pas confondre avec chi).  Terme étudié par

    François Jullien dans son livre sur la civilisation chinoise "La propension des choses"


    1 commentaire
  •  

     

    Empathie et humanisme 10

     

     

    La vie semble avoir d'autres dimensions plus humaines quand je suis entre ces gens; dans leurs îles perdues et oubliées de la civilisation. Je me sens loin, très loin de tout ce que je connais. Planteurs, missionnaires, marins, trafiquants, éleveurs de bétail et colons, forment une gallérie de personnages  extraordinaires et anonymes, parmi lesquels les vieux vocables amour, dignité, instincts, ont toujours la valeur et leur signification ancestrale.

    Capables de déplacer des montagnes, contenir l'avancé de la forêt, fertiliser les sables sèches ou le corail stérile, ces hommes ignorés de tous gagnent lentement tout ce qu'ils possèdent. Chaque jour justifie une nuit. Chaque repas un travail. Et toute saoulerie une joie ou une tristesse.

    Comme des clochards de notre époque, je les croise ici et là, au long de mon chemin. Il y a quelque chose de bien particulier dans l'atmosphère de tous les instants, une sensation à vieux temps qui glisse et se recompose avec harmonie, construisant les mois et les années.

     

     

    Julio Villar/ cahier d'un navigant solitaire


    5 commentaires
  •  

     

    L'homme est déjà une espèce animale à prédominance urbaine: plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes de plus de 300.000 habitants, et sa croissance s'est accélérée depuis la fin du dernier millénaire; on prévois que ce pourcentage atteigne le 70% de la population mondiale en 2050.

    "Ce n'est serais un jeu de mots de dire que, nous sommes en train de vivre le tournant plus significatif de l'histoire de l'économie", signale le cabinet expert en études socioéconomiques McKinsey, dans un dossier sur le monde urbain. Car, non seulement la population se cumule dans les villes, mais encore la richesse se concentre de forme encore plus accélérée, de telle façon que, en ce moment même, le 23% de la population mondiale vit dans les 600 villes les plus dynamiques et, celles ci génèrent le 55% du PIB...ce pourcentage atteindra le 58% en 2025.  

    L'Agence des Nations Unies pour l'Habitat et le Développement Urbain Durable, souligne que la croissance urbaine accélérée est une conséquence, inattendue, du développement de l'économie de la connaissance. 

    "Nous pensions que les nouvelles technologies de l'information favoriseraient la décentralisation de ces emplois, mais il s'est produit le contraire: elles se concentrent dans les villes, ou en zones urbaines spécifiques, avec une grande qualité de vie, et créent des nouveaux secteurs économiques avec des emplois de haut valeur ajouté". 

    Ce phénomène fut bien décrit par le prix Nobel d'Economie, Paul Krugman, comme l'Economie de l'Agglomération: la valeur ajouté de l'emploi croît d'avantage selon la plus grande dimension de la ville. "Par exemple dans le secteur des finances: Nous avons Londres et 3 ou 4 autres villes. Il en va de même dans les secteurs leaders en croissance économique mondiale comme la biotechnologie, la génétique, le software ou l'intelligence artificielle".
     

    De fait, depuis le début de l'urbanisation européenne, pendant le bas Moyen Âge, les villes ont été le moteur de la croissance par sa capacité à attirer les investissements et les métiers qualifiés. "Pendant l'ère industrielle la relation entre croissance et taille de la ville, n'était pas aussi directe. Malgré que les prestataires de services se concentraient dans le centre des villes, l'industrie et leurs emplois restaient dans les zones périphériques". 

    Les plus grands changements de l'urbanisme, cependant, se produisent dans les pays en voies de développement, car "L'Europe s'urbanisa pendant le XXème siècle et, elle possède déjà le 75% de sa population concentré dans les grandes villes et, également dans les Etats Unis d'Amérique, qui possèdent le 82%". Cette croissance urbaine a été produite dans un premier temps par la migration des zones rurales envers la ville et, plus récemment par la migration internationale". Dans des nombreuses villes cohabitent les nouveaux riches avec des millions de pauvres installés dans des quartiers marginaux et bidons villes, générant ainsi des problèmes sociaux d'un genre nouveau.

    La dichotomie campagne-ville n'est pas nouvelle et, les différences entre ces deux communautés se sont réduites ces dernières décennies, parce que le monde rurale n'est plus isolé et leurs habitants connaissent bien la ville. De l'avis de Lopez Gay, les grandes différences aujourd'hui sont d'ordre démographique. "La ville attire les jeunes et, en particulier les mieux formés professionnellement, laissant ces dernières décennies les zones rurales dépeuplées et vieillissantes".   

    Dans les zones rurales habitent les populations moins qualifiés (17% des jeunes adultes possèdent une formation universitaire, face à 35% dans les villes de plus 100.000 habitants). Les citadins, de ce fait, sont plus jeunes, vivant souvent dans des foyers non traditionnels (monoparentaux, familles recomposées, en colocation etc...) possèdent une expérience personnelle ou familiale issue de l'émigration, de la diversité ethnique, plus ouverts aux déménagements, à voyager et, une projection personnelle et sociale moins locale. Néanmoins, intégrer cette diversité représente aussi une épreuve: éviter la ségrégation urbaine.

    Toutes les villes ne sont pas riches: en particulier celles des pays en développement, mais aussi les banlieues de Paris ou Bruxelles, où vivent des millions de personnes sans emploi ou avec des emplois à faible valeur ajouté. Il existe également un monde rural riche. Les zones subventionnées des Etats Unis et l'Europe, très mécanisées et innovatrices, même si la cohabitation  existe aussi avec des zones appauvries, de vieilles industries en déclin.  

     

     
    Rosa Salvador / La Vanguardia
     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

     

    La prochaine révolution

     

     

    Le monde moderne est issu de trois révolutions sociales: la française et l'américaine, qui ouvrirent le chemin de la liberté et la démocratie et, la russe, qui échoua dans son essaie pour résoudre l'inégalité. Néanmoins, dans notre XXI siècle a éclaté une révolution silencieuse qui curieusement et, même après la disparition de l'esprit révolutionnaire, est en train de se consolider. Cette révolution est née de l'échec des systèmes, qui montre les causes du premier tour des élections présidentiables françaises, dont les votes ont abandonné radicalement les partis traditionnels qui ont gouverné la V République, pour les donner à ceux qui prônent le changement. 

    Emmanuel Macron et Marine Le Pen partagent en commun le fait d'avoir enterré le système français. Le Pen, de façon violente, jouant la carte d'une France renfermée sur elle même. Et Macron, qui accepte la nécessité du changement mais qui prétend le faire de la meilleur façon possible. Leur ascension montre que les crises économiques et l'impunité (la corruption et les connivences) mises en place par les différents groupes politiques dits "classiques" ont fini par mettre en évidence les défauts structurels, qui ont soumis aujourd'hui l'Europe dans la recherche de nouvelles alternatives.

    Maintenant, c'est qui est très étonnant est la probable victoire du centriste Macron pour le second tour du 7 mai et, que celle ci serait interprété comme un soulagement face à l'envolé du Front National. Ceci serais une erreur car, l'extrême droite n'est pas la seule menace latente: la plus grande menace est l'épuisement même du système, qui montre clairement le triomphe de l'inefficacité,  l'impunité et l'incapacité de créer une réelle dynamique de modèles alternatifs.

    Le Brexit fera partie de l'histoire moderne d'Europe, mais en l'étudiant, outre cette réaction un peu curieuse mais légitime et démocratique du peuple britannique, il faudra tenir compte d'autres aspects. Par exemple, que faisaient, où étaient ils et à quoi pensaient ils les bureaucrates de Bruxelles, juste avant que David Cameron mette en place le referendum, à la suite des négociations aussi stupides que stériles face aux demandes britanniques. Nous avons construit sur le vide en déplaçant les problèmes immédiats, au lieu de nous fournir de solutions structurelles fiables.

    Les citoyens ne veulent plus des politiciens conventionnels. Ils représentent les politiques de l'échec et l'immobilisme. C'est la raison qui a donné le pouvoir à Trump, voté le Brexit et, s'approcher dangereusement de l'ultra droite de Le Pen pour la présidence en France.

    Cependant, l'échec est à nous tous, car ni les politiciens ni les citoyens n'ont vu arriver cette révolution de l'échec, de la même façon qu'ils n'ont pas été capables de trouver les solutions pour résoudre les problèmes liés à l'impunité et la corruption, pour mieux organiser nos sociétés ; les conduire au delà de la haine et l'intransigeance.

    Si Macron l'emporte, il aura la possibilité de commencer la construction d'un système qui pourrais s'articuler autour d'un nouveau modèle pour l'Europe, s'éloignant de l'autisme des fonctionnaires et l'hégémonie allemande. Mais à présent, la seule certitude pour le continent c'est que, au beau milieu d'une crise sans précédents, personne a la capacité de surmonter la frustration des idéaux trahis  réitérément par les différents gouvernements.

     

     

    Antonio Navalón / El País

     

     

     

     


    4 commentaires